Signez la pétition!
L’Assemblée Générale turque est dans une démarche de libération de prisonniers dans le cadre des précautions du Covid-19.
Or, selon les médias turcs, les prisonniers politiques seraient exclus de cette règlementation. En effet, ces derniers sont accusés de terrorisme, terme fréquemment utilisée en Turquie contre les opposants tels que les kurdes, les gülenistes et certains partisans de gauche en Turquie.
Par exemple, l’écrivain et journaliste Ahmet ALTAN, l’homme d’affaires et mécène Osman KAVALA ou l’ancien leader du HDP Selahattin DEMIRTAS sont incarcérés pour accusation de terrorisme.
M. le député Omer Faruk GERGERLIOGLU (du parti HDP) a lancé une pétition appelant la Turquie à prendre les précautions nécessaires de manière équitable, dans le cadre du Covid-19 concernant les détenus vulnérables, sans aucune distinction parmi les prisonniers. (http://chng.it/fcm8Y8pCbK)
« La Turquie et le monde sont en train de traverser une période particulière. Alors qu’un virus se propage rapidement et entraine des milliers de morts, les gouvernements ont pris des précautions strictes visant à assurer la santé publique et à minimiser les pertes de vies. Pour cette raison, il est impératif de prendre également des mesures d’urgence pour les prisons turques, où plus de 300 000 prisonniers sont enfermés et où quelques 150 000 agents pénitentiaires travaillent.
La population carcérale turque a dépassé de plus de 100 000 personnes la capacité d’accueil des centres pénitentiaires du pays. Les cellules manquent de capacités d’isolement, d’hygiène, de nutrition et de traitement adéquates. Cette situation constitue une grave menace pour le droit à la vie de tous les prisonniers, que l’État a l’obligation légale de protéger.
En premier lieu, tous les prisonniers malades, âgés, femmes et nourrissons doivent être libérés d’urgence. Et le paquet de réformes judiciaires, ainsi que le projet de loi sur l’exécution des peines, qui devraient être mis à l’ordre du jour du Parlement dans les prochains jours, doivent être conçus dans le respect du principe constitutionnel d’égalité.
Dans une situation qui exige la libération des prisonniers pour sauvegarder le droit fondamental à la vie, un règlement qui maintient derrière les barreaux des intellectuels, des politiciens, des artistes et d’autres personnes qui ont été emprisonnés pour « terrorisme » pour avoir tweeté, écrit ou fait de la musique, conduira à de nouveaux traumatismes dans la conscience publique.
Comme l’ont mis en garde les organisations internationales, des dizaines de milliers de personnes continuent aujourd’hui d’être accusées de terrorisme, ce qui constitue une violation flagrante des principes de légalité, de prévisibilité, de légalité et de non-rétroactivité.
Des dizaines de milliers de personnes qui n’ont pas été impliquées dans la coercition et la violence ou qui ne les ont pas encouragées, ont été accusées de diriger, d’être membres ou de soutenir des organisations terroristes.
Des dizaines de milliers de personnes qui n’ont rien à voir avec les actions criminelles ont fait l’objet d’enquêtes et de poursuites simplement sur la base de leurs opinions, au mépris total de la responsabilité pénale individuelle.
Afin de mettre un terme à cette illégalité, la législation antiterroriste doit être débarrassée de toute ambiguïté de manière à protéger toutes les personnes qui n’ont pas été impliquées dans des actes de violence contre des accusations liées au terrorisme.
Une enseignante a été emprisonnée pour avoir « diffusé de la propagande terroriste » simplement parce qu’elle avait dit : « Les enfants ne devraient pas mourir ! Des centaines d’universitaires connus sous le nom « d’universitaires pour la paix » ont été arrêtés et condamnés à la prison pour avoir exhorté les parties belligérantes du sud-est de la Turquie à mettre fin aux combats. Ils ont signé une déclaration qui disait : « Nous ne ferons pas partie de ce crime ». Des milliers de personnes sont toujours détenues derrière les barreaux pour avoir exprimé leurs opinions.
À l’heure actuelle, plus de 50 000 journalistes, écrivains, politiciens, musiciens, universitaires, défenseurs des droits de l’homme, enseignants, médecins, avocats, étudiants, hommes d’affaires et femmes au foyer sont incarcérés pour terrorisme.
Nous exigeons la libération des personnes en détention préventive pour de telles accusations afin de protéger leur droit à la vie, soit par le biais du paquet de réforme judiciaire qui sera examiné par le Parlement, soit par des décisions qui seront directement rendues par les tribunaux. Quant à ceux qui sont condamnés, ils doivent pouvoir bénéficier de ces amendements. Nous demandons également la suppression des problèmes liés aux lois antiterroristes qui sont à l’origine de toutes ces injustices. »